Quelles seront les priorités des ressources humaines en 2024

De Jordan Turner | 4 minutes de lecture | 17 octobre 2023

Synthèse

L’élargissement du champ d’action des RH est au centre des préoccupations pour 2024

Alors que les questions ne relevant pas des RH commencent à amener les dirigeants à sortir de leur rôle traditionnel, le service doit composer avec des priorités divergentes et développer en conséquence un nouveau champ de responsabilités. Selon l’enquête annuelle de Gartner sur les priorités en matière de ressources humaines, la « formation des dirigeants et des responsables » arrive en tête de la liste des priorités pour 2024. Ces priorités sont également en ligne de mire : la culture d’entreprise, les technologies des RH, la gestion du changement et des carrières, ainsi que la mobilité interne

Priorité n° 1 des RH : La formation des dirigeants et des responsables

  • Les responsables sont en difficulté. Plus des trois quarts des salariés accordent une importance accrue au soutien des responsables, tandis que ces derniers doivent assumer 51 % de responsabilités supplémentaires par rapport à ce qu’ils sont en mesure de normalement gérer. Leur tâche n’est effectivement plus gérable.

  • Au lieu d’investir dans des programmes traditionnels de perfectionnement des responsables, faites évoluer le poste lui-même : redéfinissez les attentes, reconstituez votre vivier de responsables, redéfinissez les comportements des responsables et supprimez les obstacles aux processus.

76 % des DRH déclarent que leurs responsables sont dépassés par l’augmentation des responsabilités de leur poste. Par ailleurs, 73 % d’entre eux affirment que leurs dirigeants et leurs cadres ne sont pas suffisamment préparés pour accompagner le changement.

Source : Gartner

Priorité n° 2 des RH : La culture de l’entreprise

  • La diminution des interactions en personnes, du temps passé au bureau et la réduction des communautés d’employés ont bouleversé l’expérience traditionnelle de la culture des entreprises. 

  • 41 % des responsables des ressources humaines affirment que le lien entre les employés et la culture est compromis par le modèle de travail hybride. Pour que la culture d’entreprise prospère dans un monde de travail hybride, les dirigeants doivent s’efforcer de rapprocher et de faire adhérer les collaborateurs à la culture, en donnant aux équipes les moyens de créer des microcultures vivantes et saines.

Priorité n° 3 des RH : Les technologies des RH

  • L’intelligence artificielle (IA) et l’IA générative font l’objet d’un battage médiatique et de réflexions sur la productivité et les besoins en matière d’IA responsable. Pourtant, la plupart des services RH ne sont pas préparés à mettre en œuvre efficacement les projets liés à l’IA.

  • Les entreprises et les responsables des RH doivent disposer d’une structure d’évaluation pour déterminer quelles technologies RH adopter et poser des questions clés sur la gouvernance, l’état de préparation de la main-d’œuvre, les risques et l’éthique.

Priorité n° 4 des RH : La gestion du changement

  • La quantité et le rythme des évolutions sont éprouvants pour les salariés. Les changements se multiplient et se succèdent, ce qui nuit au bien-être des salariés et peut avoir des effets dévastateurs sur les principaux objectifs de l’entreprise. Dans les faits, seuls 50 % des employés font confiance à leur employeur.

  • Les entreprises doivent anticiper les risques de lassitude face au changement et intégrer dans leur plan la gestion de cette dernière afin de mener à bien le processus de transformation.

Priorité n° 5 des RH : La gestion des carrières et de la mobilité interne

  • Les plans de carrière traditionnels ne répondent plus aux exigences de l’entreprise ni aux attentes des employés, qui ne savent plus comment progresser dans leur carrière.

  • Au lieu de cela, il faut concevoir des parcours de carrière évolutifs qui permettent de concilier les besoins de l’entreprise avec les objectifs, les centres d’intérêt et les compétences des salariés.

86 % des responsables des ressources humaines estiment que les parcours de carrière au sein de leur entreprise ne sont pas clairs pour de nombreux employés.

Source : Gartner

Découvrez les dessous de l’étude

Propos de Peter Aykens, responsable de la recherche, groupe de travail sur les ressources humaines, Gartner

« Pour parvenir à un nouveau modèle de travail, de leadership et d’engagement des employés, il faut emprunter un chemin semé d’embûches. En 2024, les RH seront confrontées à une relation employé-employeur instable et devront faire face à certaines pressions et saisir les occasions de transformer les prestations des RH par le biais de la technologie. En outre, le contexte de recrutement des collaborateurs continuera à poser problème. Les points de vue divergent quant à la valeur et à l’importance de la flexibilité, aux préoccupations liées à la productivité ou encore aux carences dans le domaine de la transformation digitale et à la méfiance omniprésente entre les employés et les employeurs. Les RH doivent tenir compte de cette situation dans leur planification de projets structurels à plus grande échelle. »

3 messages à faire passer à vos pairs

1

Les services des ressources humaines ont désormais la possibilité d’exercer une influence dans des domaines où, pendant des années, ils ont prétendu pouvoir agir.


2

Il est de plus en plus important de comprendre l’expérience de l’employé pour pouvoir rivaliser avec la concurrence pour le recrutement de talents.


3

Il est important de garantir une expérience positive aux employés en période de changement et d’instabilité économique.

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Peter Aykens est vice-président des ressources humaines chez Gartner. M. Aykens est responsable de la constitution et de la direction d'équipes de recherche au sein du cabinet traitant des initiatives clés des clients. Dans des fonctions antérieures au sein du cabinet, il a passé plus de 25 ans à diriger des équipes de recherche axées sur la stratégie des services bancaires et financiers, produisant de nombreuses études portant sur la stratégie commerciale, les canaux, le marketing, l'expérience client et les défis liés aux produits. Il est titulaire d'un B.A. en sciences politiques du St. Olaf College; une maîtrise en sciences économiques en politique internationale de l'University College of Wales, Aberystwyth ; et une maîtrise et un doctorat. en sciences politiques de l'Université Brown.

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